L'avenir des énergies renouvelables...

Les énergies renouvelables sont toutes issues directement (rayonnements) ou indirectement (photosynthèse, évaporation, dépression....) de l'activité du soleil. Ces énergies sont inépuisables, à la différence des énergies fossiles, charbon, pétrole, gaz qui sont disponibles sous forme de réserves limitées.

L'intérêt des énergies renouvelables est étroitement lié à la hausse des cours des énergies fossiles, les crédits de recherche baissant au même rythme que les cours du pétrole. Pourtant ces énergies renouvelables présente un intérêt stratégique à long terme:

Tout d'abord parce que la production, la transformation, le transport et la consommation d'énergies fossiles sont responsables de la plus grande part des nuisances environnementales dues à l'activité humaine : augmentation de l'effet de serre, pollution atmosphérique, pollutions des sols, des eaux, pluies acides... Ensuite parce que les sources d'énergies fossiles sont des réserve limitées à l'horizon d'un siècle pour le gaz et le pétrole, et de deux siècles pour le charbon. Réduire les consommations fossiles permettra de prolonger leur utilisation. Enfin, parce que l'énergie représente un poste de dépenses important, comme on le voit bien aujourd'hui, pour les industries, les artisans, les collectivités et les ménages.

Le terrain d'action des énergies renouvelables ne se situe pas uniquement au niveau des Etats, mais également à l'échelle des particuliers qui peuvent mettre en oeuvre des solutions intéressantes à la fois pour l'environnement et pour leur budget : chauffage au bois dans les régions forestières, production d'eau chaude sanitaire par capteur solaire dans les régions ensoleillées, production de biogaz dans les fermes d'élevage, pompage de l'eau par éolienne et dans toutes les régions, rurales ou urbaines, chauffage géothermique des maisons ou des petits immeubles collectifs.

Les énergies renouvelables représentent dès lors un potentiel gigantesque qui est loin d'être exploité. Mais toutes ces énergies mises à notre disposition ne peuvent donner pour le moment pas une autonomie suffisante (faible rendement énergétique pour la plupart) pour que nous puissions nous séparer des autres énergies à réserves limités. En attendant que les rendements s'améliorent elles doivent être complétée d'une part entre elles et d'autre part avec les énergies fossiles et nucléaires.

Les énergies renouvelables n'ont donc pas bénéficié du siècle de progrès (ou du demi-siècle pour le nucléaire) qui a fait progressé l'efficacité de l'utilisation des combustibles classiques. Un seul exemple : la réalisation du programme électronucléaire français a nécessité environ 200 milliards d'euros d'investissements depuis cinquante ans. Les études publiques menées sur l'éolien et l'énergie solaire ont coûté quelques dizaines de millions de francs, sur une décennie. Il n'est donc pas anormal que les outils forgés par ces derniers programmes ne soient pas aussi performants que l'énergie nucléaire. Moins performants (il faut au moins mille éoliennes actuelles pour produire, en théorie, autant d'électricité qu'un réacteur nucléaire), les modes de production d'énergies renouvelables sont également souvent plus chers. La production d'un kWh solaire peut coûter jusqu'à plusieurs euros contre quelques centimes pour un kWh généré par une centrale nucléaire. Elles rentrent également en concurrence direct avec le projet d'énergie nucléaire par fusion. Un projet qui risque de leurs faire de l'ombre.

Malgré le besoin de plus en plus pressant, la révolution industrielle en matière d'énergie renouvelable se fait lentement et pas gratuitement. Rien que pour financer quelques milliers d'aérogénérateurs (éoliennes), il faudrait sans doute débourser quelques 11 milliards d'euro. De plus faire accepter aux populations ces nouvelles installations énergétiques n'est pas une tâche facile. Car mêmes propres, ces nouvelles installations énergétiques ont parfois du mal à être implantées dans certaines régions. On peut par exemple reprocher aux éoliennes de dénaturer le paysage ou de tuer les oiseaux ou aux centrales hydrauliques de perturber le milieu aquatique.

Mais les énergies renouvelables trouvent quelques bons clients. Etant propres, elle assure une bonne protection de l'environnement et du climat de la planète. L'utilisation de l'uranium dans la production d'énergie atomique engendre la production de déchets nucléaires. Ces déchets sont un risque sans précédent pour les générations futures car certains restent dangereux pendant des milliers d'années, voire même des millions d'années. De plus du fait du protocole de Kyoto, les pays les plus industrialisés doivent réduire (au plus tard en 2012) leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5 % par rapport à leurs rejets de 1990. Le problème, c'est que dans le même temps, la consommation d'énergie va croître. Dans des pays comparables à la France, la demande progresse, en moyenne, de 1 % par an. Pour rapidement produire plus tout en polluant moins, il est donc indispensable d'avoir massivement recours aux énergies renouvelables : les seules à n'émettre aucun Gaz à Effet de Serre (et à ne rejeter aucun déchets radioactifs !). Faute d'argent, prisonnières d'une géographie difficile, de nombreuses régions du monde ne sont pas irriguées par des réseaux électriques. Au total, on estime que deux milliards de personnes sur la planète n'ont pas accès au courant. Or, la grande majorité de ces défavorisés habite dans des pays en développement où les ressources financières sont faibles. Une situation économique qui ne permet pas de construire de puissantes et coûteuses centrales électriques (celles-ci peuvent coûter plusieurs centaines de millions de francs) ni les indispensables réseaux de transports et de distribution de l'électricité. A cette vision centralisée (et coûteuse) de la production et du transport d'électricité, les énergies renouvelables apportent des éléments de solution, notamment en permettant la production d'électricité locale. Installées sur les maisons ou à proximité immédiate des villages, les éoliennes ou les cellules photovoltaïques fournissent un courant directement à leurs utilisateurs, sans qu'il soit nécessaire de tirer d'importants et coûteux réseaux.

Les années qui viennent s'annoncent donc relativement prometteuses pour les énergies propres. Entre 1993 et 1998, les capacités "renouvelables" mondiales ont crû de 2,4 % par an. La lutte contre le changement climatique, le développement de la production d'électricité décentralisée et le progrès technique devraient donner un formidable coup de fouet à ces jeunes filières. Toutefois, de nombreux experts estiment que la part des renouvelables, même si elle augmentera dans les années qui viennent, restera globalement faible. D'une part, parce que les ressources d'énergies fossiles sont encore considérables : 40 ans de réserves prouvées de pétrole, 62 ans pour le gaz, 400 ans pour le charbon. D'autre part, parce que les énergies renouvelables resteront probablement toujours plus chères que les énergies classiques, tant le prix de ces dernières n'intègre pas leurs coûts environnementaux.